C’est à la maternité de l’hôtel-Dieu de Lyon, que le Chef Couvin voit le jour. De son père plus âgé que ceux de ses camarades de maternelle, Olivier hérite d’une rigueur sans pareille, et d’une soif d’exemplarité. A 17 ans, guidé par cette volonté d’intégrer l’élite, il entre en formation de cuisine à Poligny, et décroche tour à tour son CAP, BEP, puis s’offre une mention bien en BEP pâtisserie.
Brillant, il est sollicité par les meilleurs établissements pour effectuer ses stages. Mais l’âge du service militaire a sonné, et c’est le régiment des parachutistes que choisit de rejoindre celui qui a un gout prononcé pour le dépassement, et un sens certain de l’abnégation.
Ici, Olivier retrouve les valeurs qui font de lui un cuisinier prometteur : la rigueur, le dépassement de soi, l’humilité, la transmission, et une autre façon d’appréhender le mot famille.
Alors que le service touche à sa fin, l’armée l’invite à rejoindre ses rangs de façon professionnelle. Le choix est cornélien, mais le destin s’invite dans le débat. Olivier, victime d’un accident ne poursuivra pas dans les rangs de l’armée.
De retour à Lyon, Olivier officie au Col de Malval, il envoie 400 couverts tous les week-end, et regarde à la nuit tombée la Mère Brazier située de l’autre côté de la rue. C’est ici que Paul Bocuse, le Pape de la gastronomie pour le monde entier, et un peu plus encore pour Olivier le lyonnais, y a fait son apprentissage.
Nous sommes en 2001, et après plus de deux ans et demi, dont 6 mois en qualité de Chef, Olivier Couvin se lance. Il écrit une lettre de motivation au Groupe Paul Bocuse, avec une enveloppe de l’Institut Bocuse qui lui a été confiée par sa grande sœur en guise de trèfle à quatre feuilles.
Son parcours subjugue, et c’est en Bourgogne auprès de Bruno Schlewitz, un ancien du Groupe, qu’il est envoyé pour faire ses armes.
2 ans plus tard, l’heure est venue de prendre le départ pour la course aux grands. Olivier intègre Collonges et sera présenté au concours de MOF 2007. Un concours qu’il présentera 2 fois avant de le décrocher en 2015. Un souvenir qu’il évoque avec une émotion toute particulière : « Au cours de la cérémonie, nous recevons un coup de téléphone du patron. Nous revenons en urgence à l’Auberge. La brigade était déjà au courant. Leurs cris de joie étaient si forts en cuisine que les gens en salle ont demandé ce qui se passait. Lorsque j’ai traversé la salle avec ma veste de MOF, tous les clients m’ont applaudi. J’ai pleuré dans les bras de Monsieur Paul, tellement j’étais bouleversé. J’étais fier de lui ramener la veste sous les yeux de mes chefs qui m’ont tant soutenu ! » Une manière pour Olivier Couvin de remercier Paul Bocuse « J’avais l’impression de lui rendre tout ce qu’il avait fait pour moi »
Aujourd’hui le troisième mousquetaire de la brigade Paul Bocuse évoque sa mission avec l’âme d’un capitaine. Transmettre à la nouvelle génération Bocuse, un savoir-faire et un savoir-être respectés dans le monde entier, transmettre des nouvelles techniques et les conjuguer avec des recettes ancestrales, transmettre la volonté de s’améliorer chaque jour, telles sont les missions que tente de relever chaque matin le plus jeune des 3 Chefs : Olivier Couvin.
L’AMI PAUL
Votre rencontre ? Monsieur Paul en 3 mots ? Une date ? Un moment que vous aimeriez revivre ? Un conseil que vous transmettrez à votre tour ? |
Olivier Couvin | The last MOF of the restaurant
Head Chef Olivier Couvin made his entrance into the world in the maternity ward of Lyon’s Hôtel-Dieu hospital. His father was older than the dads of his little playmates at nursery school, and Olivier inherited from him an absolute meticulousness and a thirst for perfectionism. At 17 it was his ambition to join the elite, and to this end he started catering training at Poligny, obtaining his CAP and his BEP (basic and advanced vocational training qualifications), followed up for good measure by a BEP in Patisserie, with Merit.
Star student that he was, he had internship offers from the very best restaurants. But he had reached the age when military service was calling, and, with his determination to excel and his inclination to selflessness, he opted to join the Parachute Regiment.
Here, Olivier reconnected with the values that made him a promising chef: meticulousness, the desire to surpass himself, humility, good communication skills, and a different interpretation of the word « family ».
Towards the end of his military service, the army invited him to re-enlist as an officer. It was a difficult dilemma, but destiny took a hand. Olivier suffered an accident, and consequently his career in the ranks was not to be.
Back home in Lyon, Olivier took a position at the Col de Malval restaurant; each weekend he sent out 400 covers, and as night fell, he used to gaze across at the Mère Brazier restaurant on the other side of the street. This was where Paul Bocuse – known to the world as the Pope of Gastronomy but representing something even more special to Olivier, a true son of Lyon – had learned his trade.
This was in 2001. More than two and a half years later, of which six months had been spent in the role of Head Chef, Olivier Couvin put his plans into action. He wrote a letter of application to the Paul Bocuse Group, using an envelope from the Institut Bocuse that his older sister had given him as a lucky talisman.
His application met with approval and he was sent to Burgundy to gain experience, working for Bruno Schlewitz, a former Group member.
Fast-forward two years, and it was time for him to take his place among the big boys. Olivier joined the staff at Collonges and entered the Meilleur Ouvrier de France (Best Craftsman in France) competition in 2007. He was to compete twice before winning the award in 2015. For him, the memory reawakens a very special kind of emotion: « During the ceremony, we received a telephone call from the boss. We came back to the ‘Auberge’ immediately. The crew had already heard the news. Their joyful shouts in the kitchen were so loud that the people in the dining room asked what was going on. When I walked through the dining room wearing my ‘MOF’ tunic, all the customers cheered. I was so overwhelmed that I cried in Monsieur Paul’s arms. I was so proud to have got the tunic for him! » For Olivier Couvin, it was a way of saying thank you to Paul Bocuse: « I felt I was repaying him in kind for everything he had done for me. »
The man who is now the third musketeer in the Paul Bocuse crew takes on the aura of a captain as he speaks about his mission. To pass on to the new generation of Bocuse the know-how and the personal skills that are held in high regard all over the world; to pass on new techniques and to marry them with traditional recipes; to pass on the enthusiasm for continuous improvement; these are the daily aspirations of the youngest of the three Head Chefs: Olivier Couvin.
OUR FRIEND PAUL
Your first meeting Monsieur Paul in three words A special day A moment you would like to relive A piece of advice that you will pass on |