Christophe Vergain fait partie des rangs de l’équipage depuis 1982. « Après une école hôtelière à Vénissieux, 2 CAP de cuisine (classique et collectivité), et une année d’expérience à Paris, en cuisine et en salle, je suis rentré sur Lyon. Mon professeur de cuisine, Christian Vidal, un homme très investi auprès des jeunes, m’a alors proposé de rentrer en salle chez Paul Bocuse. Je suis allé me présenter auprès de Monsieur Paul avec lui et j’ai débuté le 1er septembre 1982 en tant que commis de salle », se souvient Christophe.
Une rencontre marquante pour ce dernier. «Dans les années 80, Paul Bocuse, c’était l’étoile montante. A 20 ans, j’avais l’impression de rencontrer une vedette. La première image que je conserve de lui, c’est celle d’un homme qui était célèbre et qui avait une très forte envie de réussir. D’ailleurs, il a été pionnier sur de nombreuses initiatives. C’était un grand commercial ».
Une immersion américaine
Cette volonté d’entreprendre, Paul Bocuse l’a par la suite pérennisée et développée avec l’ouverture aux Etats-Unis des Chefs de France en 1982 sur le pavillon français à Disney World. « J’ai eu la chance de faire cette ouverture. J’ai vécu une année formidable, c’était une très bonne expérience et j’ai adoré les Etats-Unis, à tel point que j’ai hésité à m’y installer. Mais je suis resté à Collonges car j’aime bien la France et ses paysages, surtout la montagne », confie Christophe. De retour de Disney World, ce dernier monte en grade pour passer chef de rang. Un métier relationnel qui favorise les rencontres de tous horizons. « D’ailleurs, l’une de mes plus belles rencontres chez Paul Bocuse, ce fut ma femme ! ».
La magie des rencontres
Parmi les qualités requises, l’écoute. « Nous sommes là pour vendre du bonheur, il faut répondre à leurs attentes, les mettre à l’aise, faire en sorte que les clients se sentent détendus, même s’ils n’ont pas l’habitude de fréquenter ce genre d’établissement ».Ce qui plaît à Christophe, ce sont les rencontres justement. « Tous les jours, les services sont différents. C’est la surprise. Il y a des gens qui vous marquent dans une vie, aussi bien des gens simples qui ont une histoire à vous raconter, qui vous parlent de leur village que des célébrités avec lesquelles le feeling passe, des présidents en passant par Serge Gainsbourg jusqu’à MBappé dernièrement ».
Un métier exigeant
Un métier qui ne connaît pas la routine, mais qui reste exigeant notamment pour la jeune génération. « On a des jeunes qui sortent de l’école hôtelière, d’autres en reconversion professionnelle. La jeune génération est formidable, mais le métier demeure difficile en raison du décalage des horaires, du travail le week-end. On ne sait jamais à quelle heure on termine le service. Même si cela peut être contraignant pour les jeunes, cela en vaut la chandelle. », explique Christophe. Quant à la cuisine, le chef de rang ne regrette rien. « La cuisine restera une passion pour moi, mais en amateur. J’ai beaucoup de respect pour les chefs de cuisine, concentrés sur leurs recettes, toujours aux fourneaux, c’est un métier très dur. L’avantage de la salle, c’est le relationnel ! », conclut Christophe Vergain.