La fondation Paul Bocuse, un rôle de transmission auprès des jeunes.

« Nous sommes des manuels, notre métier s’apprend, c’est un métier de compagnonnage que nous avons le devoir de transmettre. Soutenir les jeunes, les accompagner et les aider à révéler leurs talents », c’est ainsi que Paul Bocuse a toujours conçu le métier de cuisinier.
Poursuivre et pérenniser les valeurs de Monsieur Paul, telle est l’ambition de la fondation créée en 2004 qui s’articule autour du triptyque préserver, sauvegarder et transmettre le patrimoine culinaire aux jeunes.

25 ateliers d’initiation au métier

Une transmission qui s’effectue par le biais d’ateliers. «Nous avons mis en place 25 ateliers « découvrir un métier ». L’objectif des ateliers est de faire connaître la profession auprès des collégiens de 4 ème et de 3 ème afin d’éviter les abandons en cours de formations, connaître la réalité du terrain souvent différente de l’image médiatisée qu’ils peuvent en avoir à travers les émissions culinaires. Les ateliers leur permettent ainsi de mettre la main à la pâte, de tester et ensuite de s’orienter en connaissance de cause vers les métiers de l’hôtellerie-restauration. Pratiquer est primordial pour acquérir les gestes, la posture, la tenue et le savoir-faire » explique Laëtitia Gouttenoire, chargée de projets à la fondation depuis 2012.
Chaque année, ce sont 600 jeunes qui sont initiés sur toute la France au cours des actions de la fondation qui se déroulent dans les CFA ou lycées hôteliers le mercredi après-midi pendant 2h30, animés par des bénévoles. « Ils sont mis dans un contexte professionnel où ils apprennent à tailler, réaliser une recette complète, avoir une tenue adaptée. Après ces ateliers, environ 50 % des jeunes s’orientent vers le secteur ».

Une meilleure connaissance du secteur de l’hôtellerie-restauration

A côté de ces ateliers qui « constituent notre cœur de métier », comme le souligne Laetitia Gouttenoire, la fondation met en place des journées pédagogiques proposées aux collèges et établissements de formations. « Ces journées permettent d’accompagner et d’aider les futurs professionnels dans la découverte du monde de l’entreprise. Elles s’articulent autour de visites de musées liés à la gastronomie, d’échanges avec des producteurs lors de la visite des halles Paul Bocuse, de tables-rondes-conférences autour des savoir-être à table et du recrutement. Ces journées gratuites sont modulables en fonction des demandes. Notre volonté, c’est de montrer aux jeunes les différents types de restauration pour qu’ils aient une meilleure connaissance du métier et des compétences liées à chacun de ces types de restauration ».
Si le métier de cuisinier suscite un engouement auprès de la jeune génération, il n’en n’est pas de même pour les métiers des arts de la table. « Les métiers du service peinent à recruter, la fondation a un vrai rôle à jouer auprès des jeunes dans la valorisation de ces métiers », insiste Laëtitia Gouttenoire. Le soutien aux jeunes se décline également à travers deux autres programmes : le programme jeunes Espoirs qui met en lien des jeunes défavorisés et des professionnels renommés et alloue des bourses d’études sur critères sociaux. « En échange, nous leur demandons de représenter la fondation lors d’évènements comme le Salon du Chocolat en effectuant des démonstrations ». Enfin le programme graines de Chefs en partenariat avec la fondation Valrhona favorise l’insertion des jeunes de 16-25 ans au chômage, en reconversion ou en décrochage dans le métier de pâtissier. « Une dizaine de jeunes bénéficie d’un suivi personnalisé de 18 mois qui leur permet d’explorer, d’expérimenter le métier à travers des visites, des ateliers et des stages. L’objectif est de faciliter une entrée en apprentissage puis dans le monde du travail »

Redonner confiance aux jeunes

A travers ses différentes missions, la fondation souhaite surtout « redonner confiance à des jeunes souvent en difficultés ». « Chaque année, lors de la réunion de nos membres fondateurs à Collonges, Monsieur Paul venait saluer les jeunes. « J’ai un bac d’eau chaude et un bac d’eau froide, leur disait-il, toujours friand de bons mots et « cela ne m’a pas empêché de construire ce patrimoine ». « Il voulait ainsi leur faire comprendre qu’en entrant dans la peau du cuisinier, on entre en scène, on devient une autre personne en s’impliquant dans ce métier. Notre volonté, c’est d’éveiller la jeunesse au goût d’une passion, d’une profession », conclut Laëtitia Gouttenoire.